La femme, Explication du projet

OUi ce texte est long!! Je sais!!! Je l'ai envoyé par courriel à Gilbert en pensant qu'il était un peu trop long pour le mettre sur le blog mais Gilbert m'a proposé de le faire quand même!!! Alors voilà!!!

Ma conception de ce que le projet d’intégration devait être était très floue et quelque peu faussée. J’avais l’impression qu’il fallait trouver un motif grandiose, un cri de l’intérieur, quelque chose (comme le deuil, comme la souffrance, comme l’espoir) qui nous faisait ressentir des émotions tellement intenses qu’en tant qu’artistes, nous ressentirions le besoin urgent de l’exprimer. Je ne ressentais aucun cri intérieur, et je n’aimais pas l’idée de m’en inventer un! Après avoir discuté avec Gilbert, il m’a expliqué que ce n’est pas un cri qu’il cherche mais c’est une « urgence »! Je crois avoir compris!

Voici mon « urgence » numéro 1; je dessine des visages et des corps (en particulier des visages de femmes) depuis que je sais tenir un crayon (si je fouille dans les archives familiales, j’avais 3 ans lorsque j’ai fait mon premier portrait de ma mère). Je crois qu’aujourd’hui, mon talent est de savoir mettre une réelle émotion dans un regard, une intensité. Comme si la personne sur le dessin ou la peinture était vivante. J’ai tenté pendant mon DEC de faire autre chose que des portraits (surtout pour mettre un peu de variété dans mon Portfolio) mais maintenant que nous touchons notre diplôme du bout des doigts, je crois qu’un retour aux sources serait agréable! C’est pourquoi l’élément le plus important de mon projet d’intégration c’est le portrait de la femme; son corps et surtout son visage où on y lit ses émotions. Et je veux absolument utiliser la peinture. J’ai découvert la peinture à l’huile l’année passé et je ne peux plus m’en passer. C’est le medium qui me convient le mieux, avec lequel je me sens le plus à l’aise de m’exprimer et je souhaite l’utiliser pour mon projet.

« Urgence » numéro 2 : Pour vous expliquer mon « urgence » numéro 2, je crois qu’il serait pertinent de vous partager ce que mon père m’a raconté ce matin. Mon père est de retour d’un voyage d’un mois au Bangladesh et ce qui faisait la une des journaux là-bas ce mois-ci est une histoire horrible. La nuit du 30 janvier, une jeune fille de 14 ans se fait violer et battre par son cousin (homme marié d’une quarantaine d’années). La nouvelle s’étant ébruitée, une dizaine d’habitants se réunissent en compagnie de l’Imam en tribunal improvisé pour juger du crime selon les lois de la charia. Ils prononcent une fatwa; les fatwas sont des décrets religieux (jugements prononcés par un Imam) interdits au Bangladesh mais qui sévissent toujours dans le pays. La fatwa condamne le coupable à une amende et à 100 coups de fouets, la jeune fille est condamnée à 100 coups de fouet pour avoir participé au crime. Sous les coups de fouets, la jeune fille perd connaissance et meurt peu de temps plus tard à l’hôpital. Le père de la jeune fille porte plainte et 4 hommes sont arrêtés dont l’Imam, les autres suspects sont en fuite.

Quand je prends connaissances d’évènements comme celui-ci, je ressens une rage et une tristesse innommable. Je suis très sensible face aux injustices de toutes sortes et le sort des femmes me touchent particulièrement. Je n’ai pas une très grande connaissance du mouvement féministe d’aujourd’hui et c’est pour cela que je n’ose pas m’auto proclamer comme une féministe mais je suis abasourdie et choquée devant le sort réservée aux femmes dans plusieurs pays et aux femmes d’ici des générations antérieures. Je me sens bien impuissante face au sort des femmes du Moyen-Orient qui sont violées, battues, tuées tous les jours pour des raisons aussi incompréhensibles que ridicules. Et je n’oserais jamais prétendre qu’une œuvre en leur honneur pourrait changer quoi que ce soit. Je n’ai jamais vécu cette injustice et je n’ai jamais souffert d’être une femme, au contraire, étant Québécoise, j’ai la chance d’être respectée et aimée, j’ai la chance d’avoir le choix de mener ma vie comme je l’entends, j’ai la chance d’être éduquée et de pouvoir travailler. Je crois que cette citation de Marilyn Monroe est très représentative des femmes de l’Amérique du nord de notre époque : « Je ne me soucie pas de vivre dans un monde d’hommes si je peux y être une femme. » Oui, nous vivons dans un monde d’homme, mais heureusement, les femmes d’ici peuvent tout de même s’y sentir à leur place. Nos grands-mères et nos arrières grands-mères se sont battues pour nous et maintenant nous pouvons êtres femmes et heureuses de l’être. L’injustice, le sexiste et la discrimination face aux femmes existent toujours mais ce n’est rien par rapport à ce que les femmes du Moyen-Orient vivent. Je souhaite de tout mon cœur que la révolution qui s’opère présentement dans les pays arabes contribuera à améliorer le sort des femmes là-bas.

C’est pour cela que je souhaite faire une représentation de la femme d’aujourd’hui. Je souhaite montrer ma joie de vivre ici et aujourd’hui et ma reconnaissance envers les féministes d’hier. Le principe reste le même; mon projet sera des illustrations de plusieurs citations mais je comprends maintenant pourquoi et comment je vais le faire. Je souhaite inclure des citations dans mon œuvre. Je veux utiliser les écrits des femmes de lettres et des artistes, qui, en imposant leurs idées, leur intelligence et leur créativité, ont prouvé que la femme était l’égale de l’homme. Mon œuvre sera un hommage aux féministes des générations passées et un grand merci aux femmes qui ont fait avancer la cause et qui m’ont permis de vivre heureuse et libre. Mon projet, selon moi, a pris une tournure bien personnelle et très inspirante et j’en suis contente! La prochaine étape est de me procurer des livres sur les femmes de l’histoire qui ont laissé leurs marques et choisir parmi elles, 6 femmes de différentes époque ainsi qu’à chacune une citation inspirante.